Synopsis
de presse du premier album : cliquer ici
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AENTHÉOS
: le rock poétique fait son chemin
Aenthéos
a sorti son deuxième album au printemps. Réputés
" invendables " les deux CD de ce groupe poético-rock
engagé et inclassable ont pourtant trouvé leur public. Y
compris au-delà des frontières.
Ceux
qui, il y a deux ans, avaient levé le nez de leur soupe et remarqué
Aenthéos, sont aujourd'hui des fidèles reconnaissants qui
s'épanchent sur le site Internet du groupe. " Aenthéos
m'aide à vivre ", affirme l'une ; " Une uvre unique
et profonde qui apporte tout ce qu'on doit attendre des artistes : une
vision de l'avenir élevée sur la base d'une critique juste
et forte de notre présent ", dit un autre, auditeur anglophone
celui-là
Parfois jugé hermétique et redondant, ce groupe " poético-rock
" de la région chartraine a fini par trouver son public. La
presse spécialisée n'est pas en reste qui voit là
l'une des créations musicales françaises les plus originales
de ces dernières années. Même les chroniqueurs de
l'underground ou du hard-métal se disent " sur le cul ".
Seule l'édition musicale peine à faire une place à
cette musique complètement libre et improductive (sept minutes
de battements d'horloge et d'oiseaux pépiant à la fin du
dernier CD !)
Aenthéos a fait son chemin et ce n'est pas ici une simple locution
: " Sur tes traces
", est, en effet, le titre du deuxième
album sorti en juin. Il a succédé à " Entre
tes mains
" apparu il y a deux ans.
Formellement moins " essayiste ", moins " copié-collé
" dira-t-on, ce second enregistrement, totalement autoproduit par
le groupe - qu'on se le dise - reste pourtant coulé du même
moule. Mains, traces,
, l'empreinte est scellée dans la même
persévérance créative et la même solitude littéraire.
" Nous sommes des déracinés de la musique, résume
Marc Pinta-Tourret, l'auteur, compositeur et interprète. Aenthéos
poursuit son chemin tout en marchant sur ses propres traces ".
La jaquette du second CD, très proche de celle de " Entre
tes mains
", mais plus sombre, illustre cette exigence de continuité,
cette crainte quasi obsessionnelle du fourvoiement. " J'en ai un
peu marre qu'on nous dise rock progressif ", dit Marc Pinta-Tourret,
fatigué des références qu'on lui renvoie sans cesse
: rock des années 70 pour le son, chanson française pour
la parole (désolé d'en remettre une couche mais la voix
empesée de Marc nous envoie illico la silhouette de Ferré).
" Il faut d'abord nous écouter ", demande simplement
Marc Pinta-Tourret qui, en bon érudit de l'âme gréco-tragique,
accomplit, il est vrai un très beau travail d'auteur. Dans ce second
opus, lui et ses musiciens recherchent l'accouplement poétique
et originel des mots et de la musique, une chose qu'ils considèrent
oubliée aujourd'hui : " le propre de notre musique est sa
recherche : rompre avec la séparation entretenue des paroles et
de la musique. Au risque de passer pour des charlatans du verbe, tentons
la formule : Aenthéos cherche le rock philosophal ".
Et c'est, au fond, ce qui parle si bien à tout le monde. "
Sur tes traces
" exprime ce chuchotement un peu brisé
et souffrant de nos inlassables passions : parents, amis, amours. Ici
se raconte l'histoire d'un homme aux prises avec la formation de son être.
" Entre tes mains
" mettait en avant l'idée libertaire
de la reconquête de soi, en se faisant " l'artiste de sa propre
vie ". " Sur tes traces
" incline vers un certain
désespoir. L'album a la luminosité sombre d'une aurore boréale,
on y parle de " nostalgie des eaux charnelles ". On s'enfonce.
S'annonce ici le troisième album du cycle aenthéosien dont
on n'ose imaginer la superbe amertume
Le son, lui, s'accorde avec ce vieux fonds d'apocalypse de l'âme.
Depuis le précédent album, la voix de Nathalie, compagne
de l'auteur, s'est considérablement affirmée et porte au
loin les feulements androgynes, parfois quasi grégoriens de Marc.
La guitare reste métallique tout en se faisant plus rangée.
Ce rock vocal a du cur et du " chur ", jusqu'à
se perdre dans un interminable blizzard sonore dont on ne sait plus s'il
est lyrique ou heavy. Le mieux, c'est d'écouter. Au casque audio
si possible. Sauf si vous avez sous la main une abbaye en ruine déserte
et embrumée, là, c'est le top
Benoît BROUST ( le 05 Oct. 2001, La République
du Centre )
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Hard
Rock Magazine N°71 septembre 2001
AENTHEOS
Sur Tes Traces...
Genre: progressif épidermique
Livret: 4/5
Production: 4/5
D'abord,
il y a cette voix, une voix comme le rock d'ici en est avare. Des artistes
qui n'ont pas droit de cité dans un mag de métal, mais que
personne ne peut renier sous peine de ridicule obscurantisme, Léo
Ferré, Serge Reggiani, Françis Lalanne... L'organe de Marc
Pinta-Tourret tient en haleine sous sa diatribe de conteur possédé
par un legs "léonin" flagrant qui laisse interdit. Et
puis, cette musique, incandescente et "shamanisée"...
Jazz en bouillie violé par un sax turgescent, guitares vicieuses
et vocalises féminines à la Ribeiro qui incitent à
la curée. Aentheos est la plus étonnante entité progressive
apparue sur la scène française depuis trois ans. Le chaînon
manquant entre Ferré (on y revient !) et Gong qui aurait perdu
Allen. Un camembert électrique tourmenté, iconoclaste dans
son désir d'exprimer les désarrois de l'âme. Un deuxième
album fulgurant, inquiétant, une expérience fascinante dont
on ne sort pas indemne.
Bruno
Versmisse
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Underground
Investigation
Sur tes traces...
( Auto-production 2001 )
"Il y a bientôt deux ans, nous avions reçu le premier
album de ce groupe et avions été grandement surpris, dans
le bon sens, par la qualité autant des textes que des musiques.
Deux ans et quelques tribulations plus tard, Aenthéos sort sont
deuxième album.
A l'écoute de ce disque, je pense réellement qu'il faut
écouter d'abord le premier album "Entre tes mains...",
pour aborder de la bonne manière ce nouvel album. Sur le premier
album autant que je puisse m'en souvenir, (Car Grand Sachem Sylvain a
dû le reprendre pour le passer à la radio ou autre chose...),
on reconnaissait pas mal d'influences, d'Ange ou de groupe anglo-saxons
rock-psychédéliques des années 70, même si
le groupe ne se sent pas héritier de ces dinosaures ( pour en savoir
plus, voir les réponses de Marc Pinta-Tourret dans l'interview
donnée en son temps dans notre n° 31, dans lequel d'ailleurs
des clefs, maintenant compréhensibles, avec le visuel du deuxième
album, avaient été cachées...).
Le cocktail surprenant du premier album "Entre tes mains..."
s'est mué et a mûri en une musique plus "calme",
plus mature, voire plus reposée. Les ambiances et les arrangements
partagent la première place avec des textes dentelés et
ciselés par un artisan des mots. On retrouve toutefois des éléments
du visuel du premier album dans le second, ( notamment le fameux motif
de "La Main" & les tons sable employés ). A noter,
de très beaux passages de churs qui font fermer les yeux
et se retrouver dans une cathédrale... C'est vraiment très
bien fait !
L'impression générale est le recueillement, la réflexion
& la poésie.
Au niveau musical, la rupture se fait sans ambages, mais sans choc violent
non plus. On sent que c'est le même groupe, mais les compos sont
plus affirmées, comme si, douées d'une vie propre, elles
étaient devenues plus sûres d'elles-mêmes.
Le côté rock a été mis plus à l'écart
et a laissé la place à une inspiration plus personnelle,
sentie ou pressentie déjà sur le premier album, et qui est
totalement originale.
L'ensemble donne un style proche de gens comme Ferré, peut-être
plus hermétique pour certains en raison de la teneur des textes,
mais de toute façon d'une portée philosophique certaine.
Bref, comme vous pouvez le constater, je suis encore sur le cul !
Même si Aenthéos n'est absolument pas du Métal, ces
gens m'ont soufflé... et franchement, je ne m'attendais pas à
cela.
L'ensemble de ce disque est émotionnellement très chargé,
et il faut beaucoup d'écoutes pour vraiment en apprécier
toutes les ambiances.
Bref, voilà un album fort, fait avec les tripes qui, si vous êtes
ouverts à toutes les musiques, saura vous capter et vous interpeller...
quelque part..."
Philty, mai 2001.
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Traverses
AENTHEOS
- "Sur tes traces...", (auto-production).
Avec son
premier album, Entre tes mains, AENTHEOS avait laissé son empreinte;
avec ce nouvel opus, il nous convie à suivre ses traces, façon
d'insuffler le mouvement dans la fixation de l'éphémère...
AENTHEOS, c'est l'entité musicale d'un auteur, Marc PINTA-TOURRET,
qui ne peut se contenter de coucher ses flashs textuels sans les parer
d'aurores sonores, de manière à en faire refléter
les zébrures révélatoires. Également guitariste,
Marc PINTA-TOURRET est de ceux qui osent encore combiner l'appel littéraire
avec l'exigence musicale.
A cet égard, on pourrait dire de Marc PINTA-TOURRET et d'AENTHEOS
que leur musique renvoie à celle d'artistes hors-normes des années
70, de Gérard MANSET à Peter HAMMILL en passant par Léo
FERRÉ, à cette attitude libertaire de certains groupes de
rock qui ne se gênent pas de pousser les murs des compartimentations
culturelles. Cette attitude, c'est celle qui admet l'intégration
d'un langage free de saxophone dans un cadre "rock", c'est celle
qui fait jouer une guitare comme un miroir de la stance littéraire,
c'est celle qui fait rebondir les vers sur des rythmiques pas si métronomiques,
c'est celle qui métamorphose les climats synthétiques en
amplificateurs pulsionnels, c'est celle qui fait tourner les boucles échantillonnées
au rythme des spirales existentielles...
Les traces d'AENTHEOS, bien qu'elles disent les épisodes qui forgent
l'être, l'aléatoire inéluctable de son devenir en
butte aux marques du chemin déjà passé, affirment
de plus en plus leur poids et améliorent la netteté de leurs
contours, quand bien même la poésie de Marc pointille son
passage à l'aide de méticuleux flous qui permettent à
chacun d'y faire réfléchir la couleur qui inspire son âme
au moment de l'écoute.
Plus prosaïquement, il faut souligner sur ce disque les efforts de
la mise en place et en espace de la musique d'AENTHEOS, avec des moyens
que l'on devine cependant toujours restreints... Car si la masse des mots
impose ici la marche à suivre, il serait un peu limitatif de parler
de "chansons", au sens étriqué du terme. Marc
PINTA-TOURRET, rappelons-le, ne chante pas, il dit, quitte à capter
dans son vol quelque effluve mélodique. Sa parole use de plusieurs
registres: susurrée, murmurée, déclamée, tout
en faisant preuve d'une maîtrise fébrilisée qui tranche
avec les gouffres d'angoisses et d'espoirs qui transpirent des textes.
Cette parole, parfois complice du silence, il faut la chercher de l'oreille,
quand elle se cache derrières ses doubles, sous d'autres timbres.
La voix choriste de Nathalie PINTA-TOURRET a du reste trouvé de
meilleures marques qu'auparavant. Sa "constitution" théâtrale
évite l'outrance gratuite et donne du rebond aux impulsions dramatiques
des versets de Marc. Et quand la parole se tait, ce sont la guitare électrique,
la basse, la batterie, les claviers ou un occasionnel saxophone qui animent
sa voix.
AENTHEOS ne signe pas ses traces deux fois de la même façon
et ses compositions prennent volontiers les sentiers les moins débroussaillés.
Il y a cependant ce fil conducteur,
ces "intermèdes" qui reviennent comme une croix que l'on
grave sur un arbre en espérant ne pas la retrouver.
De "l'enfant bleu" au "guerrier", du "sorcier
de la nuit" au simple "étranger", Marc PINTA-TOURRET
se raconte dans le temps de ses métamorphoses. Il marche sur ses
traces, et on le suit, car on y retrouve les nôtres, vécues
ou rêvées...
Stéphane FOUGÈRE Septembre 2001
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BigBang
Il
aura fallu pas moins de quatre mains et deux têtes pour vous parler
de "Sur tes traces...", deuxième album du groupe chartrain.
Avec "Entre tes mains...", paru il y a deux ans, Aenthéos
avait ajouté une branche au déjà large éventail
des musiques dites progressives ou aventureuses (s'il fallait l'étiqueter,
nous oserions "poético-philo-prog"). Ce premier album
avait surpris par la musique et surtout les textes. Et voici que frappe
à nouveau, en ce printemps 2001, le poète-philosophe Marc
Pinta-Tourret.
Avant d'en découvrir l'auditif, abordons le visuel. La pochette,
sans être identique à la précédente, la rappelle
fortement : même empreinte de main ; cette fois-ci orientée
vers l'est. Le livret, riche de poésie, nous renseigne sur les
différents intervenants. L'ossature, à une exception reste
la même (Frantz Gérard, le clavier du premier album est remplacé
par Thomas Spianti). Des invités : les enfants d'Aenthéos,
un saxophone (sur un titre), des churs. Marc Pinta-Tourret n'est
pas signataire de la totalité des textes. De son côté,
Thomas Spianti a composé la musique pour deux titres : " Comme
un guerrier " et " Le sorcier de la nuit ".
Qu'en est-il maintenant du contenu de " Sur tes traces
"
? Cela se vérifiera à l'écoute, et le livret nous
a déjà renseigné, les mots sont majoritaires (sans
trop se tromper, ¾ de l'album est chanté). Nous avons ici
affaire à un concept-album. L'auteur nous entraîne cette
fois-ci sur diverses réflexions où l'on retrouve une certaine
forme d'universalité au niveau des sujets traités (rencontre-amour,
rencontre-douleur, rencontre-échec
). D'un bout à l'autre
de l'album, deux éléments temporels lient les compositions
entre elles : le flux/reflux de l'océan associé au tic-tac
métronomique d'une horloge. L'imagination fertile, le choix judicieux
des mots et une syntaxe exemplaire font de Marc Pinta-Tourret un parolier
de très grande qualité à la verve tour à tour
tendre et détonante. C'est avant tout un diseur et non un donneur
de leçon, encore moins un racontar. Dans son uvre transparaît
la personnalité complexe d'un artiste en quête de lui-même,
d'où l'intérêt de s'accorder cette lueur à
la fois spirituelle et culturelle.
Comme l'avait annoncé Marc, ce deuxième album est plus épuré.
Point d'esbroufe ici. Musicalement, une analyse du style et des influences
n'apporterait pas grand chose puisque cela se situe au-delà du
rock progressif. Seules comptent les émotions suscitées
au gré des différentes atmosphères qui se succèdent.
Certaines sont sereines, d'une quiétude proche de la félicité
(le poignant " personne ne le sait "), d'autres plus énergiques,
dérangeantes, voire crispantes (L'enfant bleu), mais toujours intéressantes
pour éviter les superlatifs passionnant
envoûtant
etc. Les douze compositions (de1.52 à 11.18) sont avares de passages
instrumentaux conséquents entendus habituellement dans ce courant
musical. Citons quant même les 7 minutes qui ouvrent " Je m'offre
à toi ", la partie centrale de " Je n'ai rien "
et le final du déjà cité " personne ne le sait
".
Le chant, par contre, assez récitatif et monocorde gagnerait à
être plus théâtral et mélodique. On peut aussi
regretter (et nous, nous le regrettons) la quasi absence du chant de Nathalie
dont la voix n'est exploitée que sous formes de vocalises, au demeurant,
superbes et bien en place. Ce retrait empêche peut-être l'album
d'avoir une plus grande dimension émotionnelle. Un mot sur la 13ème
plage symbolisée par le signe de l'infini. Au contraire des groupes
qui rallongent inutilement la durée par du néant, vous retrouverez
pendant 8.00 minutes les ambiances (horloge, océan), comme pour
souligner combien parfois il est salutaire d'être seul après
certaines épreuves.
A souligner une production bien meilleure que sur le précédent
opus. Voici donc, malgré quelques passages " soporifiques
", un album très bien fait qui finit par s'imposer au fil
des écoutes tant sa richesse se dévoile subrepticement ;
il laissera toutefois le fan de prog' assez dubitatif par son côté
atypique. Mais un des mots d'ordre de notre style n'est-il pas l'originalité
?
Michel THERME - Philippe AERNOUT
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Prog-résiste
Octobre 2001
Si vous avez
déjà lu l'interview d'Aenthéos figurant dans le présent
magazine, vous en savez déjà beaucoup sur ce deuxième
album : " Sur tes traces... ". Et comme moi, vous vous êtes
probablement rendus compte que le groupe français ne ressemble
vraiment à aucun autre. Bien sûr, on retrouve des caractéristiques
musicales se rapprochant de notre style de prédilection, à
savoir une musique mélangeant plusieurs styles : trames symphoniques,
accents " zeuhliens " et ambiances assez sombres constituent
donc, en gros, l'essentiel de cet album. Mais je n'oserais pas utiliser,
dans ce cas précis, l'unique terme de " progressif "
pour en décrire l'atmosphère musicale, bien que certains
développements y soient attachés. En effet, les textes sont
une donnée essentielle chez Aenthéos, et les amateurs de
chanson française et de poésie trouveront dans cet album
un intérêt certain. C'est pour cette raison que j'ai opté,
en présentant le style musical de cette formation, pour "
Aenthéos " ; car ce qu'il génère ne ressemble
finalement qu'à lui seul.
De plus, actuellement, Aenthéos est en train de dépasser
les frontières de notre microcosme, en étant cité
dans diverses revues musicales destinées au " grand public
", dont un magazine consacré au métal. Aenthéos
a aussi participé à un projet dont le but est la mise en
musique de poètes contemporains ; projet auquel, pour ne citer
qu'eux, Sapho et Noir Désir ont participé. Enfin, Marc Pinta-Tourret,
compositeur et parolier, refuse l'ostracisme, dont il reste malgré
tout victime (notamment de la part des maisons de disques), en espérant
vivement que sa poésie musicale ne soit pas réservée
à une poignée d'individus pratiquant la " masturbation
intellectuelle ", mais puisse toucher tous ceux qui veulent découvrir
une démarche musicale et esthétique différente de
celle qu'on a l'habitude d'entendre. Et s'il est vrai que cette démarche
est parfois difficile d'accès, chacun peut y trouver un ou plusieurs
plans musicaux, des vers sur lesquels on pourra s'arrêter et donner
du sens, et sans doute pas uniquement celui de l'auteur (croyez-moi, cela
fera vraiment plaisir à Marc Pinta-Tourret si vous lui en parlez
un jour). Je pense que le concept d'Aenthéos se prête particulièrement
au partage et au dialogue, car ce disque peut difficilement vous laisser
indifférent, tant l'émotion est constamment au rendez-vous.
Finalement, le plus important pour Aenthéos, me semble-t-il, c'est
de nous donner l'occasion, non pas d'entendre seulement, mais d'écouter
les sensations qu'il a voulu nous faire partager pendant un peu plus d'une
heure.
Si vous faites ce pas, et probablement vous faudra-t-il plusieurs écoutes,
vous découvrirez, petit à petit, les richesses d'un disque
subtil et profond.
Vivement conseillé !
Fred DELMOTTE
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L'écho
républicain
Deuxième album pour AENTHEOS
Un monde
d'émotions
et de découverte de soi
Après
leur premier CD Entre tes mains, les Chartrains d'Aenthéos viennent
de sortir un nouvel album auto-produit intitulé Sur tes traces...
Huit titres accompagnés d'intermèdes où le public
pourra retrouver toute la poésie et la profondeur de textes parfois
sombres, ainsi que la superbe voix de la chanteuse Nathalie Pinta-Tourret.
"Il s'agit d'un travail de continuité, un projet personnel
sans aucun plan de carrière ni vocation commerciale." , annonce
d'entrée Marc Pinta-Tourret, chanteur-compositeur et guitariste
du groupe. Inclassable, Aenthéos se situe à la frontière
entre Ange, Magma, Pink-Floyd, Gérard Manset et Léo Ferré,
avec selon les morceaux, une petite touche jazzy...
La rencontre
Avec une
démarche plus affirmée, le groupe explore à travers
l'idée de la rencontre, tout un monde d'émotions et de découverte
de soi. "L'histoire de cet album se résume à comment
rendre compte des rencontres essentielles qui jalonnent une vie : les
parents, les copains, les amours, les trahisons, la femme, l'homme, l'enfant,
l'ami, et peut-être, un jour, soi-même. Comment lire également
les traces qu'impriment à jamais en nous les émotions, les
peines et les joies..."
Cet album
où le verbe explose de véhémence offre des textes
poétiques, littéraires, sans toutefois être intellectuels.
Ils invitent à la réflexion. "J'ai soif de sens et
me sens plus diseur que chanteur.", confie Marc Pinta-Tourret qui
a d'ailleurs choisi une phrase du poète René Char pour exprimer
cette démarche autodidacte, riche et affirmée, qui se fait
de plus en plus rare (ou, si elle n'est pas rare méconnue...) :
"Un poète doit laisser des traces de son passage, non des
preuves. Seules les traces font rêver."
Pascaline PAVARD , vendredi 29 juin 2001
__________
Votre
ville
Le deuxième album d'AENTHEOS
Le groupe
chartrain Aenthéos vient de sortir son 2ème album. Personne
ne peut rester indifférent à la poésie de Marc Pinta-Tourret
auteur compositeur
et chanteur.
Installez-vous
confortablement dans un fauteuil et prenez le temps d'écouter.
Car la musique du groupe chartrain Aenthéos ne s'entend pas mais
s'écoute. Après un premier C.D, "Entre tes mains..."
en 1999, Marc Pinta-Tourret auteur, compositeur et fondateur du groupe
vient de sortir son 2ème album "Sur tes traces..." qui,
comme le premier, ne laissera personne indifférent. Un 2ème
C.D certainement plus difficile d'accès que le 1er, mais tous ceux
qui acceptent d'y plonger en sortent étonnés et parfois
déconcertés. "C'est un album-vie où je raconte
l'histoire des rencontres : les parents, les premiers copains, les premières
amours et donc les premières trahisons ; la rencontre avec la personne
avec qui tu construis, les enfants, ..." souligne Marc Pinta-Tourret.
Les textes sont profonds et aboutis, à écouter entre les
lignes... Ils sont tantôt chantés, tantôt récités.
Marc Tourret se définit d'ailleurs comme un chanteur "tripal",
un diseur. Les morceaux durent entre 3'40 et 11'18. Et la musique ? Moins
rock que le précédent, pas du tout classique, certainement
atypique. En tout cas, il est impossible de classer ce nouvel album dans
une catégorie. Et Marc Pinta-Tourret d'ajouter en reprenant des
paroles de René Char: "Un poète doit laisser des traces
de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver."
Et là, le pari est réussi.
Votre
ville, septembre 2001
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KOID'9
- Le bouche à oreille n° 39
L'ambiance
générale de ce second CD est sombre, beaucoup plus
que le précédent, "Entre tes mains..." (chroniqué
dans le Koid'9 n° 31), sorti en 98 mais révélé
au public progressif seulement un an plus tard lors du défunt
festival de Corbigny. Depuis , le groupe n'a pas changé de
personnel (chant masculin et féminin, guitare, basse et batterie),
animé par Marc Tourret, auteur, compositeur, chanteur, récitant
et poète. La musique minimaliste, plus axée sur la
création d'ambiances variées que sur des mélodies
vraiment élaborées, est au service des textes. Les
morceaux de 4 à 11 minutes vont de la chanson française
selon Léo Ferré à des digressions expérimentales,
en passant par des climats gothiques et quelques réminiscences
"pinkfloydesques". Les textes sont donc prépondérants
(qui a dit envahissants ?), graves et mélancoliques, mais
au final moins lugubres que ne le laisserait supposer la musique.
Il y est question de souvenirs d'enfance, de mythes grecs, de la
joie d'être père, de marcher sur ses traces (comme
Dupont et Dupont au pays de l'or noir ,), des maux de notre société
moderne, et de mille autres choses. Je laisse le soin à l'auditeur
de décider s'ils illustrent effectivement cette citation
de René Char placée en prologue : "Un poète
doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules
les traces font rêver."
Ce CD est à réserver aux amateurs d'ambiance mornes
et de belle poésie. Ceux qui recherchent la claque musicale
(assénée ce trimestre par un aller-retour avec Trent
Gardner et Transatlantic) ne seront même pas effleurés
par la main dont l'empreinte figure encore une fois sur l'illustration
du boîtier.
Bruno DASSY , Oct. 2001
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KOID'9
- Le bouche à oreille n° 31
Marc
Tourret, auteur, compositeur et fondateur du groupe, a présenté
ce disque "Entre tes mains..." lors du dernier festival
de Corbigny. Je n'ai pas été le seul à tomber
sous le charme de cette musique qui se situe à la frontière
bien imprécise entre la chanson de qualité et le progressif.
Cette formation (chant, guitare, claviers, basse et batterie) délivre
des morceaux de 7 à 16 minutes aux ambiances feutrées
et jazzy. La musique est illuminée par de beaux textes tantôt
chantés tantôt récités, mais jamais envahissants,
qui parlent avec simplicité et poésie d'un sujet grave
et sérieux : la vie.
Bruno DASSY , Oct. 1999
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